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Maintenant que nous sommes rendus à la fin septembre, tous les clubs de golf ont terminé leurs championnats. Cette année, il y a aussi un grand nombre de clubs qui prennent les résultats du championnat pour former l’équipe Interclub de l’année 2025, ou du moins une ou deux rondes qui vont compter. Cela a comme avantage d’intéresser plus de membres à jouer cette compétition de fin d’année.

Comme à chaque année, je reçois beaucoup d’appels ou textos sur les règles de golf mais la plupart du temps il est trop tard pour réagir. Tout dernièrement, j’ai reçu plusieurs messages sur un même incident et je vais vous en faire part.

PÉNALITÉ POUR AVOIR AMÉLIORÉ SA POSITION

Un groupe de 3 joueurs (A, B et C) jouent ensemble. Je vais taire le club mais c’est un club privé qui a beaucoup de ressources mais probablement pas les individus avec les qualifications nécessaires pour rendre les bonnes décisions sur les règles de golf.

L’Évènement

La balle du joueur A est dans un petit boisé. Le joueur A effectue quelques coups de pratique à environ 5 pieds de sa balle et il brise quelques branches d’arbre. Le joueur B lui indique que c’est une pénalité de deux coups car il a amélioré sa position. Le joueur A dit qu’il n’a pas brisé de branche. Le joueur B se fait confirmer par le joueur C qu’il y a eu un bris de branche. Le capitaine du club, qui est l’arbitre de l’évènement confirme au joueur que la pénalité est de 2 coups.

Le joueur B termine sa ronde, signe sa carte avec les deux coups de pénalité, le marqueur signe aussi la carte et remet la carte au comité. Le score est alors affiché sur le tableau principal.

Le litige

Quelques minutes ou heures plus tard, le capitaine efface le score du joueur B et enlève les 2 coups de pénalité qui avait été donnée au joueur B. Le joueur A n’est pas au courant de ce changement.

LA RÈGLE DE GOLF

Règle 8.1a : La pénalité de 2 coups s’applique si la branche brisée a aidé le joueur dans le coup à exécuter. Si un joueur bris une branche en effectuant des élans de pratique assez loin de la balle et que cela n’a aucun impact sur le coup à venir, il n’y a pas de pénalité. Mais à 5 pieds derrière la balle, il est probable que cela a aidé le coup suivant.

Règle 20.2d : Un comité peut corriger une mauvaise décision en autant que la compétition n’est pas terminée.

Règle 3.3b(3) : Si un joueur indique un score plus bas que la réalité, il est disqualifié. S’Il inscrit un score plus élevé, ce dernier score compte.

CONCLUSION

On ne me donne pas toujours l’heure juste lorsqu’on m’informe d’une situation et souvent il est trop tard Voici comment cela aurait dû se dérouler.

·        Le joueur A aurait dû contester la pénalité avant de signer sa carte

·        Le capitaine aurait dû aller voir l’endroit où a eu lieu l’évènement

·        Le joueur B aurait dû faire partie de la discussion.

Malheureusement, il n’est pas obligatoire pour les capitaines de suivre une formation de base sur les règles. Quelques fois, il n’y a aucune personne ressource à un terrain de golf. Et certains bons joueurs pensent connaitre les règles et peuvent induire en erreur les autres joueurs

J’ai travaillé plusieurs années en Floride, et la Florida State Golf Association (FSGA) est très présente dans toutes les compétitions, du moins au téléphone. De plus les professionnels de golf de la PGA of America ont une bonne formation de base sur les règles. C’est le cas aussi dans la majorité des états américains.

La ville de Québec était l’hôte des jeux du Canada pour les 55 ans et plus. Le tout se déroulait au club de golf Mont Tourbillon. La joueuse la plus âgée avait 91 ans et la moyenne de ses coups de départ frisait le 75 verges. Il y avait des représentants de partout au Canada incluant le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest. Il y avait 8 catégories et certaines utilisaient la règle du score maximum.

Cette compétition était organisée par la FADOQ et cette organisation voulait les services des employés de Golf Québec et de 3 arbitres brevetés. La consigne était que la compétition se voulait amicale. Lors de mon mini discours avant la première ronde, j’ai mentionné que nous étions là pour aider et non pour pénaliser. Il fallait jouer selon les règles mais……..

Heureusement j’étais entouré de deux arbitres dont je connaissais le jugement. Élyse Fleury et Julien Gagnon ont très bien compris la consigne.

Dans la chronique de la semaine dernière je vous avais mentionné qu’il y avait 3 types de joueurs. Mais il y a aussi différents types d’arbitres, certains n’ont aucune flexibilité, c’est le Livre suivi à la lettre ou rien. D’autres veulent à tout prix et tout le temps fermer les yeux. Pour ce genre de compétition, ça prenait des arbitres entre les deux. Il y avait quelques ainés, bedonnant qui avait leur polo à l’extérieur du pantalon. Même si le tout était sous la responsabilité de Golf Québec, nous n'avons pas demandé aux joueurs de remettre le gilet à l’intérieur du pantalon. J’en ai même vu qui avait quelques bières dans la voiturette. Ils étaient là en vacances et pour le plaisir. Et le ruban n’était pas nécessaire pour mesurer la longueur des jupes des dames âgées.

Voici quelques exemples de décisions qui ont été rendues

A)        Position améliorée

La règle locale exige que lorsqu’un joueur utilise l’option de la position améliorée, il doit lever la balle avec la main et la placer avec la main. Il est arrivé quelques fois qu’un joueur le fasse avec la tête du bâton. Lorsqu’on était assez près, on les informait mais on n’a pas pénalisé

B)        Zone de laisser Tomber

Il y avait quelque DZ et la règle veut qu’on laisser tomber la balle au lieu de la placer. Certains ont placé la balle. Ici aussi nous n’avons pas pénalisé

C)       Dégagement d’un sentier

Lorsqu’une zone de pénalité est adjacente à un sentier et que le joueur doit prendre un dégagement car sa balle est dans la zone de pénalité, le joueur doit laisser tomber la balle sur le sentier et ensuite il peut prendre un dégagement du sentier. Certains joueurs ont pris un raccourci et ont laissé tomber une balle en une seule étape directement dans le gazon. Lorsqu’on était près du joueur, on en profitait pour leur expliquer la bonne manière de procéder. Si nous étions trop loin, nous ne sommes pas intervenus. Nous savons aussi que cette règle est mal comprise par beaucoup de joueurs, même parmi l’élite des pros.

D)       Voiturettes motorisées

À Golf Québec, nous avons une règle locale qui interdit aux joueurs de dépasser la position de la balle pour aller chercher de l’Information additionnelle lorsqu’ils utilisent une voiturette motorisée. Le Mont Tourbillon est très montagneux et il est souvent nécessaire d’aller voir en avant pour des raisons de sécurité. Plusieurs joueurs l’ont fait sans être pénalisés.

Le club de golf a aussi une règle qui interdit aux voiturettes motorisées de se rendre à moins de 30 verges des verts. Étant donné les grosses pentes autour de certains verts, nous savions que certains joueurs auraient été totalement incapable de monter la côte à pied. On a donc permis que les voitures se rendent entre les fosses et le vert.

E)        Heures de départ


Durant les deux jours de la compétition, nous avions des départs simultanés (Shot Gun). Tous les joueurs étaient en voiturettes motorisées. Certains groupes ont débuté la ronde avant que le signal se fasse entendre. Selon la règle, ces joueurs auraient une pénalité de 2 coups pour avoir débuté la ronde avant le temps. Évidemment nous n’avons pas pénalisé les joueurs

F)        La traversée d’un lac

La première journée, une dame qui jouait dans la catégorie Compétition, a envoyé sa balle dans le lac devant le vert # 12. Elle frappa ensuite son troisième coup à partir de la DZ. 4 balles à l’eau plus tard, on m’appelle pour me demander quoi faire. La dame, âgée de 88 ans n’avait pas la distance pour traverser et elle n’était pas dans la catégorie où il y avait un score maximum. Je lui ai suggéré de laisser tomber une balle sur la bordure du vert et de compléter le trou. Son score pour le trou a été de 12.

 

CONCLUSION

Ce fut une compétition très intéressante. Il y a eu plusieurs occasions où nous avons effectué de la formation malgré l’âge avancé des compétiteurs. Ce n’est pas toujours facile pour nous, les arbitres, car cela exige beaucoup plus de jugement que de connaissance des règles. C’est toujours plaisant après une décision ou après la ronde de recevoir des remerciements de la part des joueurs des autres provinces. Cela fait beaucoup d’années que je suis arbitre et habituellement les joueurs anglosaxons nous remercient souvent après une compétition ou une décision. Il y a sûrement quelque chose de culturel dans cette pratique.

La semaine dernière a eu lieu la Coupe Canada à Victoriaville qui regroupait les meilleurs golfeurs canadiens et quelques américains. Des pros, des amateurs, des juniors et 3 filles. Nous avons eu à régler de nombreuses situations durant les 4 jours de compétition. Vous pouvez lire quelques-unes des décisions sur le site suivant : https://golf-ml.com/les-regles-selon-edouard/



Dans ma carrière, j’ai eu la chance d’œuvrer un peu partout en Amérique du Nord dans toutes les catégories de golfeurs et je vais vous faire part de quelques différences entre eux. Étant arbitre depuis une vingtaine d’années j’ai été témoin de différentes attitudes de la part des golfeurs. Je joue au golf depuis plus de 50 ans et j’ai vu aussi différents comportements en rapport avec les règles.

Il y a 3 types de golfeurs (mon opinion très personnel)

A)        Le singe

C’est le joueur qui n’a rien vu, rien entendu et il ne veut pas s’en mêler, comme les 3 singes. Voici quelques exemples :

·        Selon certains spectateurs, le joueur A a brisé des branches en prenant position. Lorsque l’arbitre vérifie avec les joueurs B et C, ils répondent qu’ils n’ont rien vu, ils n’ont rien entendu. Ils étaient occupés ailleurs.

·        Le joueur cherche sa balle. De loin on a l’impression que ça fait longtemps que le 3 minutes de recherche est expiré. On pose la question aux joueurs et ils n’ont aucune idée.

Ces golfeurs ne veulent pas témoigner, ils ne veulent pas de trouble. Dès qu’ils effectuent leur premier coup au trou # 1, ils mettent des œillères.

 

B)        Le représentant de l’autorité

Celui-ci ou celle-ci surveille tout ce qui se passe. Il ou elle ne laisse rien passer. C’est quelqu’un qui en connait un petit peu sur les règles, juste assez pour mettre le trouble.

·        Le joueur a un cadet. Un spectateur transporte son parapluie, sa boîte à lunch et des bouteilles d’eau. Quelques fois le spectateur apporte une bouteille d’eau au joueur. Un des joueurs pense que le joueur a deux cadets et appelle un arbitre pour lui indiquer l’infraction. (Ce n’est pas une infraction)

·        Un des joueurs est à une cinquantaine de verges d’un autre joueur et il a l’impression que le joueur a déplacé sa balle. Il demande une décision.

Normalement cette personne agit de cette manière car il veut protéger les intérêts des 140 autres golfeurs dans la compétition.

C)       Le tout-puissant, l’expert, le King, etc

C’est le gars qui est un très bon golfeur, avec beaucoup d’expérience, très populaire et une bonne connaissance (selon lui) des règles de golf. Il veut être aimé et il est un bon gars. Il va aider les autres joueurs durant la compétition. Si un des joueurs a une situation à régler, il n’appellera pas un arbitre car il sait comment procéder. Si un joueur commet une petite faute, il va lui dire que ce n’est pas grave, il n’invoquera pas de pénalité. Si un joueur se retrouve dans une mauvaise position il va supposer que le joueur a le droit à un dégagement sans pénalité. Il est de l’école de ceux qui pensent que si le groupe est d’accord avec une situation, cette décision sera la bonne. Cette situation se retrouve aussi malheureusement dans certains interclubs.

Voici quelques exemples de situations qui se sont produites et qui ont entrainé des conséquences regrettables pour des joueurs.      

·        La balle du joueur B est appuyé sur une clôture de hors limites, le joueur C lui dit que c’est une obstruction inamovible et que le joueur peut prendre un dégagement sans pénalité. Lorsque cette situation est venue aux oreilles du comité, on a pénalisé le joueur B de 2 coups pour avoir joué du mauvais endroit. Le joueur C n’est pas pénalisé.

·        La balle du joueur B est perdu dans une zone de pénalité jaune. Le joueur C indique au joueur B qu’il peut laisser tomber une balle près du vert, car cet endroit n’aurait pas dû être marqué jaune. Le joueur termine le trou et le comité est informé de la situation et n’a pas d’autres choix que de disqualifier le joueur car il a bénéficié d’un avantage substantiel en laissant tomber une balle près du vert et qu’il n’a pas corrigé. Le joueur C n’est pas pénalisé.

·        Dans un interclub, la joueuse a un coup roulé de 6 pouces non-concédé. Elle entre sa balle dans le trou alors que ce n’était pas à son tour de jouer. Une adversaire lui indique qu’elle perd le trou. Elle accepte la décision car l’adversaire a beaucoup d’expérience.

·        Dans un Interclub, un joueur débute un trou sur un mauvais départ, l’adversaire lui dit qu’il vient de perdre le trou. Le joueur accepte car l’adversaire connait probablement mieux les règles que lui.

J’aurais beaucoup d’autres exemples à vous donner, mais je voulais surtout vous expliquer que parfois le travail d’un arbitre est difficile car on ne reçoit pas toujours l’information exacte et lorsqu’on est arbitre régulier, on finit par connaitre le comportement habituel des joueurs.

La semaine prochaine je vous ferai part de manières très détaillées de deux incidents importants qui se sont déroulés à la Coupe Canada. Ce sont deux décisions qui ont nécessité de longues discussions et un changement de décision

1.        Une balle déplacée, un coup de pénalité, décision de l’arbitre modifiée

2.        Un joueur joue deux balles parce qu’il est dans le doute et ramasse une des balles avant la fin du trou

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